USA  IMMO Floride

Miami est une ville jeune puisque Miami Beach vient de fêter ses 100 ans cette année. Elle est avant tout aujourd’hui une métropole touristique (15ème plus visitée au monde) et est un haut lieu de la fête ! Mais, quand était-il y a de cela 35 ans ? Quand mer bleue et cocotiers rimaient avec cocaïne et trafics, voici un petit historique d’une ville digne de Tony Montana.

Miami, une ville dangereuse : 1980-1990s

Taux de crime le plus élevé du pays ?

Au tout début des années 1980, le crack, la cocaïne et les trafics qui y sont liés ont fait leur apparition en Californie et en Floride. Engendrant, de fait, une augmentation notable du nombre de crimes violents (violent crimes rate ou VCR). Entre le début des années 1980 et jusqu’à la fin des années 1990, la Floride faisait ainsi partie des états les plus dangereux des USA. Voire LE plus dangereux (tel était le cas en 1986, 1996 et 1997). La Floride était en effet :

  • le 2ème état avec le taux moyen de crimes violents le plus élevé des États-Unis (977 crimes violents pour 100 000 habitants) entre 1980 et 1989,
  • et le 1er entre 1990 et  1999 (1093 crimes violents pour 100 000 habitants).

Ceux qui auront inspiré le mythique Tony Montana…

Parallèlement au développement du commerce de stupéfiants, sont apparus les gangs qui géraient ces marchés. A leur tête, l’Histoire retient principalement des Colombiens et Cubains, dont les réseaux s’étendaient entre Floride et Amérique Latine. Miami, ses connexions maritimes et aériennes, faisant de la ville un point d’entrée stratégique et unique entre le sud et le nord du continent américain…

Logiquement, avec un tel trafic, des guerres et luttes de pouvoir ont par la suite éclaté pour le monopole du marché, engendrant une violence et un nombre de meurtres accrus. Si plusieurs noms sont à retenir de la période des magnats des narcotiques, on ne pourra manquer de citer Carlos « La grande gueule » Lehder (65 ans, emprisonné aux USA) et Max Mermelstein (mort à 65 ans en 2008, il fit un deal avec la DEA lors de son arrestation et devint l’un des plus grands « narco-informateurs » de l’Histoire des USA), deux grands barons de la drogue de l’époque. Mais c’est surtout la pionnière du commerce de cocaïne à Miami, Griselda Blanco (assassinée à 69 ans en 2012, mitraillé par un motard en Colombie), aussi surnommée la Reine de la coca, la Madrina ou encore la Veuve Noire, qui aura marqué les esprits. Elle que l’on soupçonnait d’être à l’origine de quelques 200 meurtres…

La drogue au cœur de l’économie locale dans les 80’

Quand l’immobilier se développe par le blanchiment

Des empires financiers de la drogue ont été bâtis à Miami dans ces années-là. Et si l’on ne peut affirmer clairement que Miami (la ville moderne) a été fondé sur l’industrie de la drogue, celle-ci a néanmoins contribué à son développement… L’économie florissante de la ville durant cette période était, en partie, liée au commerce de la drogue. Les sommes gigantesques dégagées du commerce de la cocaïne nécessitaient donc une large entreprise de blanchiment. Aussi la drogue a permis à ses barons de financer indirectement la construction de projets immobiliers pharaoniques et a engendré la multiplication des banques floridiennes. Le film Scarface n’est donc pas si caricatural dans le portrait qu’il fait de Miami.

Des saisies records

La drogue en circulation et l’argent qui en découlait étaient tels, qu’en 1982, le président Reagan a créé une section fédérale spécifique pour lutter contre les trafics de drogues et dont l’action était menée par George Bush Sr. Mais, à l’époque, les sommes amassées par les cartels étaient déjà astronomiques. Pour exemple, en 1985, les saisies de cocaïne en Floride ont dépassé tous les records jamais enregistrés par la DEA (Drug Enforcement Administration). En une année, les agents ont ainsi saisi plus de 22 727 kg de cocaïne, représentant plus de 9 milliards de dollars. Soit près du double du chiffre de l’année précédente pour l’ensemble des Etats-Unis.

Cocaine Cowboys

Si le passé trouble de Miami vous intéresse, nous vous conseillons de regarder un documentaire très intéressant, Cocaine Cowboys, dont le nom fait référence à la fusillade qui a eu lieu en 1979 entre barons de la drogue colombiens.

Un agent de police présent sur place les avait surnommés les « cocaine cowboys », surnom qu’il leur est ensuite resté.

Un documentaire retrace cette période de l’histoire de la ville à partir, entre autres, des témoignages et interviews de policiers, mais aussi de cadors de la drogue de l’époque. Retrouvez la bande annonce du documentaire ci-dessus.

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